« Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver… »
Oui sauf qu’en fait l’hiver c’est galère. Sauf qu’on a hyper froid, qu’on a les pieds mouillés, qu’on a la crève voire la grippe intestinale, le nez qui coule, la voix d’un fumeur alors qu’on est contre la clope et que, last but not least, habiller nos mômes devient un challenge que même Lance Amstrong sous drogues aurait du mal à relever.
Les mômes en hiver ils ont froid.
Les mômes en hiver ils râlent (encore) plus fort que d’habitude « maman j’ai froid/maman j’ai les doigts gelés/papa mon écharpe m’étrangle/maman je veux pas aller à l’école avec la neige/papa mes doigts rentrent pas dans me gants ».
Pour peu que l’enfant soit encore un bébé, c’est toi qui pleures car tu perds peu à peu tes doigts gelés qui doivent pousser la poussette. Le bébé lui, il est bien emmitouflé, il ne se rend compte de rien dans sa peau de baïte venue de l’Alaska.
Revenons-en à un matin où tu dois saper tes mômes (dans l’urgence car t’es en retard, ce qui ajoute du stress à la scène)
Toi « Bon allez, j’ai mis tes affaires sur ton lit : collant, chaussettes, jean, sous-pull, pull, doudoune, bonnet, chaussures fourrées, gants ! Hop hop hop ! On s’actiiiive.»
Tandis que la neige tombe dehors, que ton chauffage a rendu l’âme, que tes doigts de pieds sont gelés, que tu essaies d’enfiler son pilote à bébé qui n’est vraiment pas décidé à t’aider, ton môme reste assis sur son lit sans bouger.
Toi (énervée) « Mais qu’estcequetufiches ?!?! On va être en RETARD. Tu comprends EN RE-TARD. Allez habille toi enfin quoi !»
L’enfant tente un « mais peut-être qu’il va faire beau ? » et devant ta réaction de Miss Méteo commence son opération habillage.
Sauf que pour s’habiller en hiver, il faut être super agile et costaud. Impossible d’enfiler le collant « trop difficile », compliqué de mettre le pull col roulé « mon cou se coince », totalement inimaginable de mettre les chaussures fourrées « mon pied ne veut pas rentrer ».
Alors que ton bonhomme Michelin de bébé est en mode « je bouge pas dans ma turbulette de chien de traineau », tu aides le grand à s’habiller non sans mal. Tout le monde s’énerve, tout le monde se stresse, tout le monde finit par avoir chaud (bonne nouvelle) et toi, lâche, tu cèdes « bon bah flute, mets pas tes collants, mets des baskets et piscétout »
Quand vient le moment de l’écharpe, l’enfant dit que non il ne la mettra pas car à l’école c’est interdit depuis que son copain Gustave a failli mourir étranglé. Tu cèdes donc sur l’écharpe, lui enfonces une cagoule qui lui donne l’air idiot et décides de t’attaquer aux gants (bonhomme Michelin/bébé est toujours en mode « je bouge pas »). Mettre des gants à des gosses c’est comme enfiler une paire de pompes trop petites : c’est chiant, ça fait mal, ça crispe.
L’enfant écarte ses doigts et hop tu enfiles le gant avec joie l’air convaincu « oui ça va marcher, ça va marcher » (la vie est faite de petites joies hein). Sauf que monsieur index se retrouve coincé avec monsieur majeur et que l’enfant hurle « Nan mais ça va pas, je suis tout coincé ».
A ce moment précis, tu te demandes pourquoi (mais pourquoiiiiiii) tu n’as pas opté pour les moufles, tu saisis une paire de ciseaux, tu coupes les doigts des gants (pas de l’enfant attention) et tu retentes en mode mitaines (il ya du Karl Lagerfeld en toi). Miracle ça marche, chaque doigt va où il devait aller.
Tu prends ton bébé Michelin, enfile une chapka, attrapes la main mitaine de ton grand et file enfin à l’école.
Mais comme tu as 8 minutes de retard, les grilles sont fermées.
Décidément…vivement l’été !